A livre ouvert avec Ousmane Aledji

{ 06-05-2015 - Haïti }

Source : Fokal

Ousmane_Aledji« Il faut lire forcément Cheikh Anta Diop, pour tous ceux qui s’intéressent aux cultures fondatrices »,  nous répond Ousmane Aledji quant à ses recommandations de lecture. Ecrivain, poète et dramaturge béninois,  Ousmane Aledji nous fait découvrir son univers de lecture ce mois-ci. Il a visité Haïti en mars dernier dans le cadre des rencontres des parties prenantes du projet Littafcar. Il dirige le centre culturel Artisttik Africa à Cotonou et le Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB). La bibliothèque Nicéphore Soglo du centre fait partie du réseau littafcar.

Ousmane se dit être « un boulimique du livre », d’ailleurs il est lui-même propriétaire de plus de 1 000 ouvrages sans compter ses propres œuvres dont Et les Nègres se taisaient (théâtre, 1998), L’âme où j’ai mal ou Nos gris-gris de petits rois (théâtre, 1999), Ruines et pisses (poésie, 1985), Cadavre mon bel amant (théâtre, 2003) etc.

Un passage à une librairie, et il en ressort les mains encombrées. Même s’il est plus attiré par le théâtre, il s’alimente de tout, « et surtout de livres à caractère historique, politique parce que je pense que la problématique du monde est politique. Cela n’empêche pas d’aller vers la littérature de création, de fiction…»,  ajoute-t-il.

Sa dernière lecture et ses recommandations

long-chemin-vers-libere-nelson-mandela-l-1 (1)Egalement consultant en conception et élaboration de projets artistiques, Ousmane ALEDJI est spécialiste de politiques culturelles. Il a écrit et monté plus de 18 spectacles, passant du théâtre à la poésie ou au conte. Sa plus récente lecture au moment de l’entrevue est « Un si long chemin vers la liberté »  de Nelson Mandela. « J’essaie de lire non pas pour me raconter une autre histoire de l’Afrique du sud mais comme pour aproffondir ma connaissance du personnage…Je peux vous dire que c’est une très belle écriture. »

Pour Ousmane Aledji, « La tragédie du roi Christophe » d’Aimé Césaire, qui rejoint d’une certaine

façon « Cahier d’un retour au pays natal », est le livre qui l’a le plus marqué. « Je pense que c’est une littérature fondatrice de la résistance ne serait ce qu’au niveau de l’intelligentsia même en Afrique ».La tragedie du roi Christophe

Un autre auteur qui l’intéresse beaucoup est Jean Marie Gustave Le Clézio dont il salue « la fluidité de sa parole, la fluidité de son écrit ». Pour les littératures contemporaines, il nous invite à nous orienter vers l’Amérique latine et « forcément vers Haïti, vers les Antilles »…. D’ailleurs son passage en Haïti lui a fait découvrir « Mon pays que voici » d’Anthony Phelps.

Cheikh Anta Diop est une école incontournable dit-il. Pour ne pas faire de frustrations, il préfère inviter les gens à s’alimenter de tout, « car il y a de grosses signatures, comme il y a des auteurs et des écrivains…Il ne faut pas suivre la mode et rentrer dans les courants. »

 

Ecoutez-le ici : http://bit.ly/1bEAgmG