Wole Soyinka

Source : CEC

Année de naissance : 1934, Nationalité : Nigérian, Pays d'origine : Nigeria


Né en 1934 à Abeokuta dans l’Ouest du Nigéria de parents Yoruba, Akinwande Oluwole "Wole" Soyinka suit son éducation primaire à Abeokuta même (1938-1945) puis à Ibadan. Sa famille était relativement occidentalisée par le biais du christianisme (son père était un pasteur anglican et directeur d’école et son arrière grand-père maternel avait prêché dans la cathédrale Saint-Paul de Londres en 1905), mais la religiosité traditionnelle Yoruba exerçait déjà à cet âge une forte fascination pour le jeune Soyinka. Le milieu dans lequel il a grandi est celui d’une petite bourgeoisie nigériane yoruba chrétienne de la première moitié du vingtième siècle, où des tendances contradictoires s’affrontent: attrait pour la culture anglaise et affirmation d’une identité yoruba déjà ancienne. Sa mère et sa tante, Funmilayo Ransome Kuti, étaient des pionnières du mouvement des femmes nigérianes. Sa vie estudiantine à Ibadan est marquée par une grande créativité et un amour du théâtre et même une certaine exubérance. De 1954 à 1958 il étudie à l’université de Leeds en Angleterre où il se fait remarquer par les mêmes qualités. De 1958 à 1960 il réside à Londres où deux de ses pièces sont jouées (L’Invention et Les gens du marais). En 1960 il retourne au Nigéria où il poursuit sa carrière créatrice. Mais en 1965, suite à des élections contestées dans l’Ouest du Nigéria il est arrêté après avoir été accusé d’avoir piraté une émission  de la Nigerian Broadcasting Corporation. Il est relâché après des protestations internationales. Cependant lors de la guerre du Biafra (1967-1970), où plus d’un million de personnes ont trouvé la mort, il est arrêté et détenu deux ans sans procès, parfois en isolement pendant de longues périodes, pour avoir lancé un appel aux compagnies et gouvernements occidentaux demandant de cesser de fournir des armes aux deux camps. Il réussit à écrire et traduire malgré le fait qu’on lui refuse le papier, des livres ou de quoi écrire. Libéré en 1969 après une amnistie, il s’exile volontairement du Nigéria en 1971. Il revient au Nigéria à l’université d’Ife en 1975. En 1984 après de nouvelles tensions avec les militaires au pouvoir son livre paru en 1971 Cet homme est mort est interdit. En 1986 il est le premier écrivain Africain et le premier homme noir à recevoir le prix Nobel de littérature. Son discours de réception très remarqué est consacré à Nelson Mandela et à la lutte anti-apartheid. En octobre 1994 il est nommé ambassadeur de l’UNESCO pour la promotion de la culture africaine, des droits humains et de la liberté d’expression. Le mois suivant il est obligé de fuir son pays pour gagner d’abord le Bénin puis les Etats-Unis après avoir vertement critiqué le coup d’Etat du général Sani Abacha. Il est condamné à mort pour trahison en 1997. Après le retour de la démocratie au Nigéria en 1999 il y revient et continue à ce jour son implication en politique comme conscience littéraire de son pays.

Bibliographie sélective

Théâtre


  • Le lion et la perle, Clé, 1967.

  • Les gens du marais, L’Harmattan, 1979. Première édition française: Oswald, 1971.

  • Les tribulations de frère Jéro, Oswald, 1971.

  • Un sang fort, Oswald, 1971.

  • La danse de la forêt, L’Harmattan, 1973. Première édition française: Oswald, 1971.

  • La métamorphose de frère Jéro, Présence africaine, 1986.

  • La mort et l’écuyer du roi, Hatier, 1986.

  • La route, Hatier, 1987.

  • La récolte de Kongi, Silex, 1988.

  • Les Bacchantes d’Euripide, Silex, 1988.

  • Fous et spécialistes, Nouvelles du Sud, 1993.

  • Du rouge de cam sur les feuilles, Nouvelles du Sud, 1993.

  • Requiem pour un futurologue, Nouvelles du Sud, 1995.

  • Le maléfice des Jacinthes, Zoé, 1999.

  • Baabou roi, Actes Sud-Papiers, 2005.


Romans

  • Les interprètes, Présence africaine, 1991 (1971 première édition française).

  • Une saison d’anomie, Belfond, 1987.


Poésies

  • Idanre, Nouvelles Editions africaines (NEA), 1982.

  • Cycles sombres, Silex, 1987.

  • La terre de Mandela, Belfond, 1989.


Récits

  • Aké, les années d’enfance, Belfond, 1984.

  • Cet homme est mort, Belfond, 1986.

  • Isara, périple autour de mon père, Belfond, 1993.

  • Ibadan, les années pagaille, Actes Sud, 1997.


Essais

  • Que ce passé parle à son présent, Belfond, 1987. Essai: discours de réception au prix Nobel de littérature à Stockholm.

  • Climat de peur, Actes Sud, 2005.


Mémoires

  • Il te faut partir à l’aube, Actes Sud, 2007.