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Extrait

La solitude me dépasse, me submerge parfois mais je ne la repousse pas. Je la recherche même souvent, pour la braver et y puiser de la force. Comme au temps où je défiais la mer. Toute la mer face à la fragilité de mes douze ans. Je m'étais inventé une épreuve, une sorte de passation à l'adolescence qui consistait à longer le wharf de Bizoton, en nageant dans la mer, jusqu'à atteindre l'extrémité de la jetée, et de me pendre ensuite par les pieds à la barre de l'échelle métallique pour regarder l'océan la tête en bas.

p. 54-55