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Né incomplet, il se contentait de vivre son atrophie. Pour lui seul, sans en faire une tragédie ni une affaire de vengeance sur le destin. Il ne faut pas craindre ce qui est. Sa mère lui disait : "Ibuye riserutse ntirimena isuka", "Le caillou qui émerge de la terre ne peut briser la houe". Dès que le cultivateur voit un caillou poindre du sol qu'il sonde de sa houe, il s'arrête, prend la peine de le ramasser, le jette loin et s'enfonce plus calmement dans son labeur. (p.69)