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« Quand on dirige un pays, le combat contre la misère ne consiste pas à faire des campagnes médiatisées de saupoudrage de dons dans des villages et puis à s'en aller comme les ONG d'urgence. La vraie vie des gens et des femmes en particulier commence après que les télévisions qui vous accompagnent ont remis le cache sur les objectifs de leurs caméras, après que les préfets qui vous ont reçue ont fini de vous réciter leurs discours creux et laudateurs, après que la fanfare de l'accueil s'est tue et que vous-même, auto satisfaite, vous quittez le village. Vous constaterez alors, madame, que votre passage n'a rien changé. Le paludisme, l'eau impropre à la consommation, l'impossibilité d'avoir accès à des soins, le manque de bancs ou de livres dans les écoles sont toujours là ainsi que la misère de leur pauvre vie humaine jaugée à moins d'un dollar américain par jour. »