L’argument principal du livre est l’histoire de Zacharion, dit « Vieux Zack » pour les intimes, c’est-à-dire toute la population du Bangragra, pays « imaginaire » d’Afrique où règne une démocratie aux allures virtuelles, celle de « la parole libre autorisée », et construite sur quatre groupes de pression : le Haut d’en Haut, le Bas d’en Haut, le Haut d’en Bas et le Bas d’en Bas. Ces formules disent magnifiquement, mieux que d’hypothétiques classes sociales, comment s’articule une société, toujours liée pour l’essentiel au pouvoir militaire.

N’Debeka mêle, avec un humour sombre, technologie et magie et l’un des grands charmes du roman est sans doute dû à cette irruption du « deuxième monde », du « nocturne » (les Occidentaux diraient le « fantastique ») dans le « premier monde », le « diurne », la « réalité ».