Comment raconter l'horreur, la folie meurtrière qui s’empara du Rwanda entre avril et juillet 1994? Boubacar Boris Diop a sans aucun doute trouvé la réponse à cette question. Son roman sur le génocide retrace les destinées de deux amis d'enfance, Jessica et Cornelius. Tous les acteurs du conflits y ont droit à s'exprimer, du citoyen ordinaire traqué et abattu comme du bétail au bourreau aveuglé par la haine en passant par le témoin souvent future victime qui ne comprend pas toute la haine nourrie à son égard.
Il y a Michel Serumundo le propriétaire d’une vidéothèque dont le récit nous plonge dans l'atmosphère électrique du génocide qui se prépare, il y a aussi Faustin Gasana, Hutu, bourreau et persuadé du bien fondé du "travail". Puis Jessica, infiltrée du FPR amie de Cornelius, rwandais exilé à Djibouti et qui découvre avec effarement à son retour 4 ans après les événements que son père a organisé le massacre de l'école technique de Murambi, massacre durant lequel 45 000 personnes ont été tuées dont sa mère et ses sœurs .