Huit ans après l’indépendance du Congo, le gouvernement demande à ses cadres de justifier leur filiation, de prouver qu’ils sont bien congolais. Henri Lopes a trente ans. C’est une déflagration. Il n’a jamais oublié cette blessure et l’indignation ressenties. Comment prouver ce que l’on est ? Quelles identités multiples et changeantes composent notre être ? Henri Lopes plonge dans l’histoire de ses parents. Ils étaient tous les deux métis, nés d’une mère « indigène » et d’un colon, « nègres de préférence » un jour, « blancs de préférence » un autre. Henri Lopes a hérité de leurs histoires. Il a grandi au bord du fleuve Congo et du fleuve Oubangui avant de découvrir la Loire puis la Seine. Il est rentré au Congo, est reparti, a voyagé, écrit, s’est engagé. Toute sa vie a été placée sous le signe de l’errance et du métissage.
Ce récit superbe, bouleversant, nous livre aussi le portrait d’un continent qui n’est dans aucun guide : une Afrique intérieure.
source: JC Lattès